La culture du cacao est l’une des activités agricoles majeures exercées par les populations riveraines des périphéries du Parc National de Lobéké-PNL (TNS Cameroun). Malgré l’intérêt porté pour cette activité, les cacaoculteurs de Lobéké et ses environs font face à plusieurs difficultés qui les empêchent de vivre décemment de leurs produits, une situation qui pousse plusieurs à s’engager vers d’autres alternatives de subsistance (déforestation, braconnage, etc.) qui menace l’intégrité du PNL et du TNS comme site du Patrimoine mondial.
C’est dans cette optique que la FTNS ambitionne de mettre en œuvre le projet « Approche basée sur le marché pour promouvoir l’engagement de la communauté envers la conservation de la faune et l’atténuation du changement climatique dans le paysage du TNS ».
Transformation, productivité et labélisation…
Cette initiative a pour objectif d’inciter plus de 7 villages et environ 1490 ménages autour du PNL à contribuer à la protection de la biodiversité, à travers le développement d’une chaine de valeurs durable pour la cacaoculture. L’objectif global est de développer une filière économique avec la capacité de garantir un plus grand revenu aux cultivateurs. Ceci en retour, devrait de leur permettre de vivre décemment (sur toute l’année et non pas seulement à la récolte) et par conséquent, limiter les alternatives liées à la chasse et l’expansion de leur cacaoyère vers le Parc National de Lobéké en particulier et les zones protégées du TNS en général.
Au niveau social, la FTNS a aussi pour ambition de contribuer à une meilleure équité socio-économique, notamment la réduction des abus sociaux sur lespeuples autochtones Ba’aka. Ces derniers sont régulièrement recrutés comme ouvrier dans les champs des Bantous à de très basses rémunérationet parfois, cèdent leurs cacaoyères (pour ceux qui en possèdent) pour exploitation à des sommes dérisoires. Le projet vise donc à les autonomiser et faciliter le développement de leurs plantations afin mitigé cette injustice sociale.
Sur le plan climatique, le projet FTNS-bridge vise aussi à faciliter la mise en place d’un mécanisme durable tout en garantissant l’accroissement de la valeur du cacao des périphéries du PNL. Pour ce faire, des approches de régularisation de l’utilisation des pesticides et l’introduction d’autres techniques agricoles durables seront proposées. L’aboutissement de ces innovations devrait faciliter le processus de certification, notamment celui du Label Rainforest Alliance. L’obtention de cette certification devrait significativement accroître la valeur des produits agricoles labélisés et permettre aux populations de contribuer activement à la protection de la biodiversité.
L’un des aspects innovants qu’apporte le projet est la Transformation du cacao. Selon M Romain Kana, le Chargé de Programmes FTNS, un kilogramme de cacao transformé en beurre pourrait générer 3 à 4 fois plus de valeurs comparées à la vente des fèves, améliorant ainsi largement les revenus des populations locales. Cette chaine valeur pourra aussi contribuer à la création de plusieurs emplois.
En matière de financement, les cultivateurs ne disposent généralement pas de services financiers adéquats pouvant leur permettre de préfinancer leurs activités agricoles (achat de semences, engrais, etc). Afin de faciliter leurs croissances financières, le projet ambitionne aussi de contracter une structure de microfinance afin de faciliter l’épargne des revenus générés par les cultivateurs.
Le coût du projet de 04 ans est de USD 400 000 (248 767 600 XAF) dont 50 % des ressources seront attendus du projet Bridge à travers le Fonds Français pour l’Environnement mondial (FFEM) et reste par la FTNS et autres partenaires, en tant que fonds de contrepartie.