Le Service de conservation du Parc National de Lobéké a lancé en août dernier, les travaux d’inventaire faunique périodique dans tout le segment Cameroun du TNS. Cette activité qui se réalise tous les 04 ans a pour but d’évaluer les tendances évolutives du potentiel faunique ainsi que les menaces qui pèsent sur les valeurs patrimoniales de l’aire protégée et sa zone périphérique. La présente édition de cette activité vient à la suite de celle de 2014-2015 qui a permis de noter la diminution de moitié des populations d’éléphants entre 2000 et 2015.
L’initiative a été enclenchée en juillet avec la formation et le recyclage du personnel engagé, sur les techniques de collecte des données, l’organisation managérial du travail la sécurisation et le secourisme des équipes sur le terrain. Au total, 30 écogardes, 10 assistants locaux et 03 cadres du WWF ont été impliqués.
Bien avant le travail de terrain, une équipe a sillonné les 23 localités riveraines du parc dans le but non seulement de sensibiliser les autorités locales et les communautés sur les circonstances de réalisation de cette activité, mais également de procéder à la sélection et au recrutement des guides et porteurs devant accompagner les différentes équipes. Quarante jeunes ont ainsi été sélectionnés, la priorité étant le recrutement des vacanciers scolaires et universitaires pour leur permettre de disposer des moyens financiers en vue de la préparation de la rentrée académique 2018-2019.
Dix équipes de collecte des données de huit personnes chacune ont été constituées pour quatre expéditions forestières d’une durée moyenne de 14 jours planifiés. C’est une activité grandiose qui nécessite tout aussi la mobilisation d’importants moyens matériels et logistiques essentiellement acquis sous Fonds FTNS et WWF. Ainsi donc, le Service de la conservation a mis à contribution le matériel roulant constitués de véhicules et embarcations fluviales motorisées, les CONQUEST S8 pour la collecte des données, les GPS GARMIN 64ST, boussoles et cartes topographiques pour la navigation sur le terrain, le DELORME INREACH, matériel de communication permettant une transmission des messages et une visualisation des positions GPS des équipes de terrain à partir du centre de commande à Mambélé..
Cette activité qui se réalise tous les 04 ans a pour but d’évaluer les tendances évolutives du potentiel faunique ainsi que les menaces qui pèsent sur les valeurs patrimoniales de l’aire protégée et sa zone périphérique..
Les deux premières expéditions réalisées à ce jour ont permis de balayer le noyau dur du parc et toute la périphérie sud de l’aire protégée. Les premières tendances font état d’un calme en ce qui concerne l’activité de braconnage et d’une forte activité animale et notamment des éléphants, ongulées et grands singes à l’intérieur du noyau dur du parc, tandis que l’on note une forte présence humaine avec des activités de braconnage et d’orpaillage dans la périphérie sud couvrant la bande triangulaire Mambélé-Socambo-Moloundou déjà très lessivée. L’ensemble des équipes y a d’ailleurs procédé à la saisie de 01 arme de type AK 47 Kalachnikov, 03 boîtes chargeurs, 207 cartouches de Kalachnikov, 09 armes de petite et moyenne chasse, 01 arme à feu de fabrication artisanale ; 597 pièges à collet de câble d’acier ont été démantelés et l’on a procédé à l’interpellation de 02 braconniers qui ont été traduits en justice pour détention illégale d’armes et munitions de chasse.
Et comme on peut bien le remarquer, l’activité d’inventaire faunique est étroitement liée à celle de lutte anti-braconnage car des tendances qu’elle révèle sur la cartographie des zones d’abondance faunique et des menaces anthropiques, dépendent les orientations stratégiques futures en matière de surveillance du parc et de sa zone périphérique. La réception d’un ensemble d’équipements techniques supplémentaires et surtout l’acquisition de 02 nouveaux véhicules et l’installation des radios dans les véhicules et les bases permettront au Service de conservation d’être plus opérationnel et proactif tant en matière de lutte anti-braconnage que pour les deux dernières expéditions de cette activité d’inventaire faunique programmées juste après l’élection présidentielle du 07 octobre 2018.
La fiabilité des données est ici à mettre à l’actif du personnel écogarde du Parc National de Lobéké très dévoué et aussi des assistants techniques du WWF Jengi. Ce qui témoigne de la satisfaction du Conservateur et du Chef de Projet WWF Lobéké.
Par Achile Mengamenya Goué (PNL).